Revue Orthophonies n°15 – Dossier Spécial TOMATIS®
De Philippe MOUCHNINO
En captant des milliers d’informations à chaque instant, l’oreille recharge· le cerveau et lui permet d’être à l’écoute de soi et des autres. Mécanique de haute précision, sensible au développement psychique et personnel de l’être humain, elle peut s’enrailler ! La Méthode Tomatis® vous aide à la rééduquer.
L’oreille du fœtus est opérationnelle dès le quatrième mois et demi de grossesse. Elle· est pourvue de micro-capteurs sensibles aux plus infimes vibrations transmises par la mère. C’est ainsi que tout au long de notre voyage intra-utérin, grâce au réceptacle qu’est notre oreille nous ressentons le monde environnant.
C’est justement ce monde environnant qui va éduquer notre écoute. Le bruit, la voix, le chant, mais également le toucher, le mouvement, le rythme sont autant de stimuli dont se nourrit notre cerveau pour se développer et fonctionner correctement.
Lorsque cette stimulation dite « sensorielle » est troublée, le cerveau se protège en érigeant des barrières qui empêchent l’analyse correcte du message sonore. C’est le cas, par exemple, lorsqu’une personne ne parvient pas à se concentrer correctement sur la voix de son interlocuteur alors qu’elle l’entend parfaitement.
La méthode Tomatis vise à réhabiliter cette écoute en brisant progressivement les barrières que le cerveau a enclenchées. En écoutant pendant plusieurs séances de la musique classique retraitée par un appareil spécifique, nous acceptons progressivement d’analyser correctement l’information que nous nous refusions jusqu’alors d’écouter.
Grâce au réceptacle qu’est notre oreille nous ressentons le monde environnant
Des études ont prouvé que la voix de la mère a un effet sur le développement intellectuel d’un fœtus.
L’intelligence du fœtus se développe in-utéro essentiellement grâce aux différents sons qu’il entend. D’ailleurs, le seul lien sensoriel qui relie bébé au monde extérieur est l’audition ! Déjà dans le ventre, bébé va apprendre à comprendre
le monde extérieur, l’appréhender pour mieux l’affronter à la naissance grâce à l’ouïe. Il ne faut donc pas négliger ce paramètre, ce qu’entend votre enfant le conditionne.
ln utéro, les émotions du fœtus sont considérablement décuplées lorsqu’il écoute de la musique qui possède des vertus thérapeutiques incontestables. Elle constitue un langage à part entière qui saura trouver le chemin du cœur de bébé. La musique parle au fœtus, elle calme, déstresse et sécurise l’enfant, contribue au développement des facultés intellectuelles, éveille ses fonctions mentales et physiques, eIle permet à l’enfant de réveiller et de ressentir de nombreuses émotions !
Déjà dans le ventre, bébé va apprendre à comprendre
le monde extérieur, l’appréhender pour mieux l’affronter à la naissance grâce à l’ouïe.
Selon le psychologue américain Howard Gardner, la créativité musicale est une des fonctions fondamentales du cerveau, au même titre que le langage et la logique mathématique. Au Centre de neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire de Californie, le physicien Gordon Shaw et la psychologue Frances Rauscher ont mené une expérience auprès d’une cinquantaine d’enfants de 3 et 4 ans, répartis en trois groupes : pendant huit mois, le premier groupe a reçu des cours individuels de piano et de chant; le deuxième, des cours d’informatique; le troisième n’a reçu aucune formation spécifique. Les enfants ont ensuite subi des tests de reconnaissance spatiale (arrangement de puzzles, assemblages de volumes, mise en couleurs d’éléments en perspective, etc.). Le groupe des pianistes en herbe a obtenu un résultat supérieur de 31 % à celui des autres enfants ! L’apprentissage précoce de la musique favoriserait donc le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau.
L’apprentissage précoce de la musique favoriserait donc le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau.
Sources
Le Spécial Tomatis® sur Orthophonies n°15 est téléchargeable ici